Une visite au musée à la recherc

Ma première image de l'art préhistorique qui me vient en mémoire était celle d'une peinture rupestre d'un livre pour enfant décrivant les mœurs des hommes préhistoriques. C'était à l'école primaire. J'étais déçu d'apprendre que les mammouths avaient disparu et soulagé de voir qu'il restait encore des rhinocéros vivants.

J'étais très curieux de découvrir de nouvelles espèces animales et inquiet que ces animaux fantastiques disparaissent par la faute de l'homme. Je collectionnais des fiches animalières toute une partie de mon enfance. J'appris qu'il y avait quatre genres de rhinocéros et cinq espèces. Je découvris ensuite lors de visite scolaire au zoo qu'il était extrêmement difficile de les faire se reproduire en captivité. Malgré une allure puissante et robuste, ils étaient en voie d'extinction.

Le rhinocéros de par sa rareté et son aspect terrifiant a évidemment marqué les mémoires.

En 2008, à l'espace Dali de Montmartre, je découvris au détour d'un chemin que je n'aurai pas du prendre, le rhinocéros cosmique de Salvador Dali. Il était à porté de main, en vente libre. Prodige incroyable et hors de prix.

Salvador DALI (Figueras 1904-1989). Rhinocéros Cosmique ou Chair de Poule Rhinocérontique 1956

Bronze à double patine, verte et plaquée or sur socle en marbre noir. Signé et numéroté. H. 56 cm, L. 44 cm, P. 22 cm.

Dali et son ami Robert Descharnes consacrèrent 10 ans à mettre au point cette œuvre inspirée du Rhinocéros que Dürer dessina au XVe siècle.

Cet animal est considéré comme le coffre fort de l'humanité reprenant la légende vivante de l'unicorne s'élevant pour rejoindre le ciel. L'oursin symbolise les goûtes d'eau perdant leur virginité en tombant : Ce fut le premier frisson de l'humanité. Les efforts de Dali sont retracés dans un film « La dentellière et le Rhinocéros »

J'étais pris au dépourvu. Après avoir réprimé quelque temps plus tôt une pulsion d'achat pour la reproduction de la statuette de Pazuzu en bronze au musée du Louvre, je revivais cette tentation. J'étais sous le charme mais il n'était pas du tout raisonnable pour moi de faire ce genre d'acquisition.

Pour me consoler, j'ai pensé utiliser un procédé de photographie holographique instantané pour une exposition ultérieure à mon domicile. C'était mieux que rien. Quoi que je préfère personnellement la duplication physique en trois dimension par analyse fine de la répartition moléculaire. Une copie conforme très laborieuse mais d'autant plus réussie qu'elle reproduit les plus infimes détails. Malheureusement il était formellement interdit d'utiliser le moindre procédé photographique ou technologique apparenté à de la duplication. C'était bien dommage, je n'ai pas pu prendre de souvenir.